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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Il avait abattu 224 sangliers
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Publié le mardi 04 janvier 2011 à 08H22
LOUVERGNY-SAUVILLE (Ardennes). Jean-François Devienne a été condamné à 8 mois de prison ferme, à la confiscation de toutes ses armes et de son 4x4, ainsi qu'à une interdiction de chasser pendant 5 ans.
LE tribunal correctionnel a jugé hier une affaire de braconnage « de haut vol », ainsi que l'a qualifiée le substitut. Et il en a condamné son auteur, lointain émule de Victor Droguest, à 8 mois de prison ferme, la présidente lui recommandant fermement de ne plus jamais refaire parler de lui.
Jean-François Devienne, de Louvergny, était en effet poursuivi pour avoir abattu, en toute illégalité, pas moins de 224 sangliers (sans parler de chevreuils, cerfs, biches et autres faons non comptabilisés), durant la période allant de 2002 à 2005. Qui plus est, en les ayant chassés de nuit, à la cadence de deux à trois fois par semaine, au volant d'un véhicule tout-terrain équipé d'un projecteur et d'un treuil électrique, en utilisant outre les armes classiques, une carabine à répétition US M1 !
C'est suite à une dénonciation à l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (Oncfs), que l'affaire avait été mise au jour, confirmée par les investigations de la brigade des recherches de la gendarmerie de Charleville-Mézières.
Il allait ainsi apparaître que Jean-François Devienne, déjà connu pour des faits de même nature, se livrait effectivement à des actes de braconnage répétés, parfois en compagnie d'un nommé Thierry Tisserand, dit « Rambo », de Sauville et occasionnellement d'un troisième compagnon, Eric Gambette, demeurant dans la Meuse.
Des congélateurs remplis de viande
Mais, surtout, les écoutes téléphoniques, allaient révéler que Jean-François Devienne se livrait à la revente de pratiquement tout ce gibier illégalement tué. Avec pour clients plusieurs restaurateurs ardennais et, surtout, très régulièrement, le propriétaire bien connu (aujourd'hui décédé) de trois boucheries de Charleville-Mézières. Les faits semblant ainsi bien établis, les gendarmes effectuaient une descente à son domicile le 12 décembre 2005 et ce qu'ils découvraient, alors, ne laissait plus planer le moindre doute.
En effet, outre un arsenal conséquent, avec les cartouches correspondantes, dont certaines à chevrotines prohibées, les enquêteurs perquisitionnaient un véritable atelier de découpe aménagé dans son sous-sol, avec des congélateurs remplis de viande et des jambons de sangliers en cours de salaison.
Et puis, surtout, ils mettaient la main sur un carnet de comptabilité bien tenu, dans lequel Devienne listait ses braconnages et le montant de ses ventes, chiffrées à hauteur de quelque 35.600 €.
Placé, dès lors, en détention provisoire durant quatre mois, pour les besoins de l'enquête, puis sous contrôle judiciaire avec interdiction de paraître dans les Ardennes l'impénitent braconnier n'allait toutefois pas tenir compte de cette obligation. Malheureusement pour lui, dénoncé à nouveau, probablement par un chasseur jaloux, mais aussi par sa propre belle-mère qu'il avait rudoyée, il était à nouveau appréhendé en novembre 2006, les gendarmes découvrant, stupéfaits, qu'il avait aussitôt repiqué au « truc », ayant déjà trouvé moyen, dans ce seul laps de temps, d'abattre une nouvelle douzaine de sangliers, dont trois avec une carabine 7.64 qu'il avait tenue dissimulée dans les bois…
G.G.-M.
Et aussi
· Voir le gibier au clair de lune