[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Pour la deuxième fois en deux jours, un animal s'est échappé des abattoirs de La Talaudière.
Cette fois, il s'agit d'une vache, qui a fait son petit bonhomme de chemin jusque vers la maison d'arrêt départementale. En cours de route, elle a croisé un troupeau, et l'un des animaux a pris sa foulée. Elles étaient donc deux vaches, à faire tourner en bourrique policiers et pompiers à travers la commune. Comme la veille avec le taureau. Mais cette fois, les animaux ont été rapidement localisés. « Ce n'est pas comme hier » explique un policier. « On ne savait pas où était le taureau, et il représentait un danger car il pouvait charger à n'importe quel moment ». Les vaches, elles, étaient plutôt calmes. D'ailleurs, les pompiers de l'équipe animalière n'en ont endormi qu'une sur deux. « Elle était assez excitée et ne se laissait pas approcher ». C'est celle qui devait aller à l'abattoir. Résultat : une seringue hypodermique dans le postérieur. Quelques coups de bâtons ont suffi à ramener l'autre dans la bétaillère. Son propriétaire l'a ensuite ramenée dans son champ. Sa congénère est retournée, elle aussi, chez son propriétaire. Elle va obtenir quelques jours de sursis avant de retourner à l'abattoir.
Peut-être parviendra-t-elle également à attirer l'attention de la fondation Brigitte Bardot, comme la veille son congénère le taureau lui en a « soufflé l'idée lors de sa cavale ?» En effet, cette fondation s'est manifestée pour sauver le taureau qui s'était échappé lundi matin. C'est après avoir appris la nouvelle dans les médias que l'organisme s'est manifesté auprès de l'éleveur. « Nous trouvons dommage que l'animal doive retourner à l'abattoir » dit Franck Guillon, son secrétaire.
« Nous voulons lui offrir une chance de vivre, comme nous le faisons régulièrement pour d'autres animaux en pareille situation ».
Car la démarche peut paraître surprenante mais elle n'est pas si rare : « Nous accueillons actuellement des centaines d'animaux qui devaient être sacrifiés ». Pour cela, la fondation dispose d'un grand domaine en Normandie. Elle travaille aussi avec des manades en Camargue, où les animaux peuvent vivre en toute liberté.
L'éleveur, que nous avons joint hier après-midi, s'est dit prêt à étudier la proposition. « De toute façon, je dois encore garder la bête au minimum trois semaines ».
Le temps pour elle d'éliminer les toxines accumulées par le stress (et la seringue hypodermique) au cours de cette folle journée.
Si la fondation paye le prix exigé par l'éleveur, alors le taureau pourra couler des jours heureux.
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Le taureau de la Talaudière
sauvé par la Fondation Brigitte Bardot
Paris, le 22 avril 2009 – Le 21 avril dernier, un taureau s’échappe de l’abattoir de la Talaudière. Après plusieurs heures de recherches et maintes négociations de la Fondation Brigitte Bardot , l’animal est finalement endormi et échappe donc, pour la deuxième fois, à une mort certaine. La Fondation Brigitte Bardot touchée par la combativité de ce taureau décide donc de s’en porter acquéreuse. C’est désormais chose faite puisque l’éleveur du bovin et l’institution se sont mis d’accord sur le prix de rachat de l’animal.
« L’évadé de la Talaudière » propriété de la Fondation
L’éleveur et la Fondation Brigitte Bardot sont parvenus à un accord concernant le prix de l’animal (3.000 €, le prix de la « viande ») assurant ainsi au taureau la garantie de couler des jours heureux. Dès vendredi, l’animal prendra la route vers la Seine Maritime afin d’y rejoindre une pension agricole où l’ensemble de ses besoins sera pris en charge par la Fondation Brigitte Bardot.
Brigitte Bardot touchée par l’histoire de ce taureau
« Comme de très nombreux Français, j’ai suivi avec angoisse la traque de ce pauvre taureau qui a réussi à s’échapper de l’abattoir de Saint-Étienne.
Les animaux qui pénètrent dans ce lieu de mort, de cris et de sang, s’affolent et cherchent à fuir, mais l’issue est toujours l’égorgement de la bête dans l’indifférence des hommes.
Par miracle, ce taureau a pu s’échapper de cette épouvante, s’échapper pour ne pas être saigné.
C’est un rescapé qui doit être gracié !
D’ailleurs son origine écossaise m’a fait le baptiser : Kilt !
On peut s’interroger sur ce que représente une vie parmi les milliards d’autres sacrifiées chaque année pour la consommation humaine ? Mais une vie de sauvée, ce n’est pas négligeable. Si nous pouvons épargner cet animal, alors nous avons le devoir moral de le faire.
Ma Fondation est prête à l’accueillir et lui assurer une retraite bien méritée, comme elle accueille déjà plusieurs centaines de bovins et d’équidés sauvés des abattoirs, plusieurs dizaines de moutons sauvés des sacrifices rituels. »
Un cas exceptionnel et pourtant si courant
Même si le sauvetage de ce taureau a été des plus épiques eu égard à son évasion, il n’en demeure pas moins courant pour la Fondation. En effet, à date, la Fondation Brigitte Bardot est propriétaire de près de 300 bovins sauvés des abattoirs et des mauvais traitements. Une partie de ces animaux est hébergée au sein du refuge de la Fondation dans l’Eure et plusieurs d’entre eux sont placés dans des pensions agricoles.