ANTICORRIDA Une nouvelle attaque - Landes / Actualité - Jeudi 26 Mars 2009 - SUDOUEST.COM

Alors que la temporada 2009 vient à peine de débuter, les anticorridas sont déjà sur le pied de guerre. Et cette fois leur cible n'est pas un spectacle taurin, ni une arène, mais un lycée. En l'occurrence, le lycée professionnel Jean-d'Arcet d'Aire-sur-l'Adour où doit se tenir demain après-midi une conférence sur la tauromachie en présence des deux jeunes novilleros, Thomas Dufau et Mario Guirao. Une rencontre qu'a tenté de faire interdire l'Alliance anticorrida au prétexte, explique, dans un communiqué, Claire Starozinski, la fondatrice, qu'« Il n'est pas dans le rôle de l'Éducation nationale d'assurer la promotion de la corrida dans les établissements scolaires, a fortiori quand cela se déroule dans l'enceinte même d'un établissement et pendant le temps scolaire ». Elle a donc demandé au recteur, à l'inspectrice d'Académie et au ministre de l'Éducation nationale de procéder à « l'annulation pure et simple de cette conférence » et « de veiller à éliminer tout prosélytisme en faveur de la corrida au sein des établissements scolaires du Sud ». Une attaque en règle donc qui, étonnement, n'a pas encore vu le ministre de la Défense, ni l'Otan sollicités...

Accord parental

Pour autant, si l'inspection académique a bien été contrainte de trancher le problème, elle n'a pas déroulé le tapis rouge aux anticorridas. Face à la polémique, l'administration n'a en effet pas demandé à Dominique Boissard, le proviseur du lycée, de renoncer à cette rencontre mais de la programmer « en dehors du temps scolaire, » en fin d'après-midi. Tout en restant vigilant sur le contenu de cette conférence. Et d'imposer aux élèves l'accord de leurs parents. « Il y a deux ans à Saint-Sever, l'inspection académique avait annulé une conférence de ce type, il y a donc du mieux, note André Viard, le président de l'Observatoire des cultures taurines, mais s'il y a du mieux, c'est que nous sommes passés par là. Maintenant, il nous faut aller plus loin. Car le cadre fixé par le ministre est encore trop sujet à interprétation. Est-ce que lorsque les enseignants évoquent les guerres de religion, ils font du prosélytisme en faveur d'une religion ou d'une autre ? Non, ils font de l'histoire. »

Juste un marché

En attendant, le proviseur du lycée Jean-d'Arcet ne s'attendait pas à un tel ramdam. Et ce d'autant plus que cette fameuse conférence n'est en réalité qu'une facette d'une manifestation bien plus large, où la tauromachie n'a rien de central. « Tous les ans, explique -t-il, les élèves réalisent un projet pédagogique et professionnel qui, dans le cas présent, consiste à organiser un marché dans l'enceinte du lycée avec des produits gastronomiques et des artisans. Et il se trouve que cette année, le thème est l'Espagne. Il y a donc au programme des Sévillanes, des produits espagnols et aussi, c'est vrai, une rencontre avec deux jeunes toreros. » Ce qui, on l'a compris, irrite l'Alliance anticorrida qui voit, dans cette initiative montée, il faut le préciser, par des élèves de terminale option métier du secrétariat, un instrument de propagande. « Mais, reprend calmement le proviseur, il ne s'agit pas de faire l'apologie de la mise à mort ou de la corrida. L'approche est historique, culturelle et linguistique, puisqu'un professeur d'espagnol est associé à ce projet. »

Autre détail éclairant, cette conférence n'est ouverte qu'aux... volontaires. « C'est-à-dire qu'il peut y avoir aussi bien des adultes venant faire leur marché que des élèves, indique le proviseur. Et, pour l'heure, sur 180 élèves nous n'avons que neuf inscrits... » Sourire d'André Viard : « Les anti n'ont plus rien. Ils ne peuvent plus vivre que d'incidents. »

Sinon pour les aficionados aturins, ils auront le 21 juin, aux arènes Maurice-Lauche, Antonio Ferrara, Cesar Jimenez et Mehdi Savalli. Sûrement un coup de ces terminales option secrétariat...
Auteur : jefferson desport
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